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A l'école de la Grenouille

3 septembre 2012

liRe, l'hOmme, le libRe-aRbitre et ma prOfession de fOi

Lire est le propre de l'homme, c'est ce petit recueil de témoignages et de réflexion publié et diffusé gratuitement par L'école des Loisirs l'année dernière. Ô la belle généreuse forte puissante initiative !

Je lui tourne toujours régulièrement les pages à ce recueil et n'en finit pas d'être touchée, émue, complice. Convaincue.
Rien que le sous-titre..."de l'enfant lecteur au libre électeur"

Il y est une lecture, une écriture plutôt, que j'aurais voulue de mon crû. Pour l'écho qu'elle m'a fait.
Celle de Sophie Chérer. Page 123.
Alors puisque c'est gratuit et que je cite mes sources, je ne pense léser personne... Bien sûr, puisque je ne retranscris pas ici son texte dans son intégralité, mais "mes" morceaux choisis, je tronque légèrement le propos.Vous m'en excuserez

" Septembre 1954. Le Premier Ministre, Pierre Mendès France, s'adresse solennellement à la radio, la veille au soir de la rentrée des classes, à tous les écoliers du pays. Il commence par leur avouer son amour des grandes vacances. Lui aussi, à leur âge, voulait qu'elles durent toujours. Et, très vite, on se pose avec eux la question : Pourquoi renter à l'école alors qu'on est si bien, chez soi ou dehors, à jouer ? Et il réponds sans ambiguïté : parce que l'école existe pour donner des forces aux enfants qu'ils sont aujourd'hui, pour les cultiver, pour leur permettre de grandir et de devenir les adultes accomplis dont leur pays, et le monde, auront besoin demain.
Depuis ce temps, aucune homme politique n'a plus parlé ainsi à l'enfance et à la jeunesse de son pays, avec cette confiance et ce respect profond, sur ce ton exemplairement républicain : libre d'esprit, égal d'humeur et fraternel.
Pourquoi ?
Les temps ont changé. Une clique de cyniques dangereux est arrivée au pouvoir, qui réussit à faire passer un foulard ou une kippa sur la tête, une croix ou une médaille autour du cou, pour des déclarations de guerre à l'humanité, tandis qu'elle-même étale en toute impunité les signes par milliers, extérieurs comme intérieurs, de la vraie religion de l'époque : fric, finance, marchés boursiers, performance, technologie, flexibilité. Tout, jusques et y compris l'école doit à présent obéir à ce commandement : être rentable. Procurer une rente, donc. Mais au fait, à qui ?

[...] pour être compétitif face aux puissances émergentes du XXIe siècle, l'Occident industrialisé allait avoir besoin d'une part, d'une élite autoproductrice constituée de 10 à 20 % de la population, cultivée, matériellement aisée, affranchie à tous points de vue, et, d'autre part, d'une masse constituée des 80 à 90 % restants, sous-développée intellectuellement, inculte, surendettée. Des petits consommateurs en rangs par deux, drogués aux gadgets, principalement préoccupés de suivre les modes imposées, incapables de remise en questionn privés d'esprit critique et de références. Bridés par la trouille de perdre leur place.
[...]

Nous, être humains, avons cessé d'être des âtres de langage. Nous sommes devenus des êtres de force de vente et de pouvoir d'achat. Ce qui nous est inutile, voire nuisible, nous est présenté comme indispensable. Ce qui nous est vital, la splendeur de la nature, la vie de l'esprit, le temps de vivre, la curiosité intellectuelle, l'amitié avec quelques grands hommes et femmes du passé, nous est présenté comme vain, trop coûteux, non rentable, irréaliste.
[...]

Les scientifiques nous l'apprennent : c'est entre trois et quinze ans que l'organisme humain assimile le mieux le calcium. C'est durant cette période de douze ans qu'il se bâtit un squelette, une colonne vertébrale à toute épreuve. Ensuite il est (un peu) trop tard.
Eh bien, il existe un calcium de l'âme.
Les enfants, au fond d'eux, en sont parfaitement conscients. Ils ont soif de parole fortes, de lectures nourrissantes, de textes qui ne les laissent pas seuls avec leurs questions, leurs tourments, leurs désirs, leurs angoisses, d'exemples, d'adultes qui leur donnent envie de grandir, d'expériences fondatrices qui les animent et les structurent au moment où ils en ont le plus besoin, et où ils sont le plus aptes à les retenir par toutes leurs fibres, à en faire un miel capable de couler leur vie durant.
[...]
Mais ne nous lassons pas non plus d'argumenter, d'exposer, d'expliquer partout où nous avons l'occasion de rencontrer des enfants et des adolescents, que quelqu'un, quelque part, a intérêt -un intérêt morbide - à ce qu'ils soient incultes, incapables de penser et de parler (car on peut très bien savoir lire, écrire et compter - qui sont des moyens - si c'est en méconnaissance complète des fins : la parole et la pensée libres, à quoi bon ?).
Pensons à leur faire découvrir aussi une phrase décidément méconnue de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, en son article 2, qui dit que "les droits naturels et imprescriptibles de l'homme" sont "la liberté, la propriéré, la sûreté, et la résistance à l'oppression".
La résistance à l'oppression."


Parce que lorsqu'on me demande quel est est mon métier, je réponds facilement que je contribue, avec mes petits moyens, à la formation du citoyen en graine. Parce que, prétentieuse et jardinière, je me rêve pourvoyeuse de libre-arbitre.
Pas en faiseuse de bons petits soldats.

Merci Sophie Chérer.

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31 août 2012

L'oRée

Ce matin dans la cour de récré, le vent s'est levé et c'était déjà l'automne.
Ce soir j'ai la fatigue un peu nerveuse des jours de retour. La peau qui tiraille, la cerne creuse, la méninge en manque d'aération. Une sensation de cracra partout sur moi.

Ce matin, nous étions un peu déçus, les moyens du bord manquaient de moyens, nous ne pouvions pas bosser comme nous le voulions. C'est un peu compliqué. L'école est un bâtiment municipal, prêté (réquisitionné ?) l'été pour le centre aéré. C'est normal.
Mais l'état dans lequel nous trouvons les locaux, d'année en année, ne cesse ... de nous laisser perplexes. Nous ne devons pas être doués, nous n'arrivons manifestement pas à faire comprendre notre exigence. Ce n'est jamais rien de grave, ni de bien méchant, c'est de la petite négligence crasse qui, au final, amoche notre cadre de vie. Et c'est si précieux un cadre de vie...
Là, le serveur avait été débranché. Pas d'internet, pas d'imprimante. C'est ballot pour une pré-veille de rentrée.
Là, des ballons avaient déplacé des plaques du faux-plafond.
Là, les murs des couloirs devaient être nettoyés, les sols raclés : on ne peut pas accueillir de nouveaux élèves dans ces traces, ce noir et cette grisaille au sol. Enfin, on ne veut pas.

Cette rentrée, B. sera toute seule pour tout nettoyer. A. et D. sont en arrêt longue maladie. Et personne ne semble se bousculer au portillon pour les remplacer, pour la soulager. On entend des "oh y a trop de travail ici".

Tant pis, on fera avec les moyens du bord. Ça fait des années que notre école est réputée pour son sens de la débrouille. Qui pourrait bien nous jouer des tours finalement (hein, puisqu'on s'en sort si bien comme ça).
Mais ça devient lourd. Et nous encore, nous sommes des grandes personnes, mais ces enfants que nous accueillons...
Et je m'interroge, pour changer, sur ce qu'on leur transmet, ce qu'on entretient, la valeur du bien collectif, la consommation du lieu public... mouais.

Ce soir, c'est l'Orée. C'est presque la rentrée.
Je vous souhaite un joyeux demain plein de terre promise.

31 août 2012

Chiche

Chiche on reprend du poil de la bête ?

30 septembre 2009

L'album du jour #1

Ce n'est pas vraiment le 1er de l'année, mais c'est le 1er ici. Y a plus qu'à voir si je m'y tiens (à poster l'album tous les jours, à le lire, ouf, ça je fais !)

Lundi 28.
Fillettes et Gros Alligator- Collection A petits petons - Didier Jeunesse
Racontée par Muriel Bloch, illustré par Andrée Prigent.

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29 septembre 2009

?

- "Madaaaaame, i' m'a dit "Je vais pisser sur ta put*ain de sœur !"...

- Par-don ? Ex-cuzzzzz-mo ?

- Euh non, j'ai pas dit ça, enfin je l'ai entendu dans un sketch et c'était drôle ...

Sans commentaire. Enfin lui il l'a eu son commentaire, je vous demande de me croire sur parole !

S. pas encore 9 ans !

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29 septembre 2009

Fais montrer

Avec le "je peux yaller -en un seul mot bein sûr- aux toilettes", l'autre bête noire de toute instit' qui se respecte, le "Fémontrer".

Vendredi dernière heure, arts plastiques.

T. avance vers mo : "Madame je fais montrer maintenant ?
Mo : Ah non, certainement pas, pas "fais montrer". Qu'est ce que tu veux faire ?
T. : Bah faire montrer.
Mo : Non, on fait des crêpes mais on ne fait pas montrer. On fait voir. Montrer ça veut déjà dire "faire voir", tu ne veux pas dire "fais fais voir", si ?!
T., bien embêté : Nan mais maintenant est-ce que je fais le trait là ?
...
Mo : Ahaaa, est-ce que tu fais ton trait ?!
T., soulagé : Oui est-ce que je fais mon trait ?"

J'ai bien ri encore, avec lui.

29 septembre 2009

De quoi qu'on cause ?

Mo : "Tu n'as vraiment pas compris ? Tu as lu la consigne, ou tu joues à la deviner ?
K. : ...
Mo : Bon, elle est sur quoi la leçon qu'on vient d'écrire ?
K. : ... bah... bah, sur le tableau ..."
...

K. one point !
J'avions qu'à être plus précise "sur quoi porte la leçon ?"... !
J'ai bien ri !

27 septembre 2009

Vestimentaire

A l'école, il y a des filles qui viennent habillées comme ça.

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Et ça me choque.
Quand elles sont dans ma classe, je leur demande de ne pas revenir avec cet habit. Que c'est peut-être joli, mais que je trouve ça déplacé pour une petite fille à l'école primaire (sur une petite fille d'une part, à l'école d'autre part, ce n'est pas le lieu à mon avis).
Je le dis gentiment, en aparté, avec le sourire, et bien dans les yeux. Je ne voudrais pas les blesser. Je trouve cela déjà tellement blessant cet accoutrement...

14 mars 2009

Toc,toc,toc !

Oui, oui, entrez, qu'on a dit !

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14 mars 2009

Toc, toc, toc !

Entrez...

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